Mélanie Patris artiste visuelle
Démarche artistique - Artist statement
FR
Mon travail aborde l’écologie du soi dans une approche éco-cosmocentrique. La crise écologique environnementale et humaine dans laquelle nous nous trouvons m'amène a questionner les fondements même des imaginaires qui nous traversent, ce qui fait nos identités et ce qui définit notre rapport au monde. Dans cette approche, les êtres humains, les animaux, les plantes et la terre sont vus non plus comme des objets mais bien des sujets interagissants.
C’est pourquoi mon travail porte sur le corps et l’espace. Faisant de ceux-ci des sujets géographiques, des métaphores de l’identité qui nous constitue. J'explore les frontières entre le dedans et le dehors, entre l’ombre et la lumière.
Ici, la photo agit comme trace et mémoire. L’appareil photo est utilisé comme caisse de résonnance tandis que l’image photographique apparaît comme une métaphore poétique du réel.
J'aborde les personnes et les lieux dans un rapport réflexif mais aussi par les questions liées à l’altérité, ce qui construit l’autre et son rapport au monde. Ce faisant, je questionne autant ma propre place que celle que l’autre occupe. J'interroge l’espace qui habite et entoure le corps même : comment les paysages et les lieux nous habitent-t-ils ? comment le corps introjecte-t-il l’espace dans lequel il évolue ? comment s’influencent-il mutuellement ?
L’autoportrait, le portrait, le corps, le féminin, le couple, les paysages physiques et imaginaires sont les sujets qui me permettent d’explorer ces questions.
Mon travail est principalement constitué par l’image argentique. L’aspect physique de l’image est essentiel. Comme la peau, l’émulsion forme un organe de résonance sensible à la lumière et aux paysages qui lui sont soumis. C’est une mise en perspective de la présence du corps physique de l’image, une ôde au règne du Vivant.
Mon oeuvre ne se lit pas linéairement mais bien de manière holistique. Il y a des répétitions, des photos qui font lien/écho entre les séries.
C'est une vision transversale, poreuse et inclusive.
"La pensée écologique demande une perspective traversant les frontières...
la personne s'amplifie... comme une partie du paysage... la complexité de la nature est dans un continuum avec nous..."
Paul Shepard
EN
My work approaches the ecology of the self in an eco-cosmocentric approach. The ecological, environmental and human crisis in which we find ourselves leads me to question the very foundations of the imaginaries that cross us, what makes our identities and what defines our relationship in the world. In this approach, humans, animals, plants and the earth are no longer seen as objects but rather interacting subjects.
This is why my work is about the body and the space. Making them geographical subjects, metaphors for the identity that constitutes us, I explore the boundaries between inside and outside, between shadow and light. I deal with the relationship to the world and all those things that make up imaginaries and identities.
The photo acts as a trace and a memory. The camera is used as a sounding board while the photographic image appears as a poetic metaphor for reality.
I approach people and places in a reflective relationship but also through questions related to otherness, which builds the other and his relationship to the world. In doing so, I question my own place as much as that of the Other. I question the space that inhabits and surrounds the body itself.
How do landscapes and places inhabit us? How does the body introject the space in which it evolves? How do they influence each other?
The self-portrait, the portrait, the body, the feminine, the couple, the physical and imaginary landscapes are the subjects that allow me to explore these questions.
My work is mainly constituted by the analogic image. His physical aspect is essential. Like the skin, the emulsion forms a resonant organ sensitive to light and the landscapes that are subjected to it. It's a perspective of the presence of the physical body of the image, an ode to the kingdom of the Living.
It is not to be read linearly but rather holistically. There are rehearsals, photos that link / echo between the series.
It is a transversal, porous and inclusive vision.
"Ecological thinking requires a perspective that crosses borders ...
the person expands ... as a part of the landscape ... the complexity of nature is in a continuum with us ... "
Paul Shepard