Mélanie Patris artiste visuelle
MELANOS
La crise environnementale et humaine dans laquelle nous nous trouvons m’amène à questionner les fondements des imaginaires qui nous traversent, ce qui fait nos identités et ce qui définit notre rapport au monde.
Depuis plusieurs décennies, l’Homme s’est arrogé le droit de dominer la nature. Détruisant les forêts, polluant les rivières et les océans, poussant à l’extinction d’une quantité innombrable d’animaux et de végétaux. Il a aussi réduit au silence bon nombre de peuples autochtones et discriminé tout autant de minorités.
Le dualisme entre la nature et la culture dont la société contemporaine est empreinte oriente sans conteste le rapport à la vie des individus. Séparant ainsi le corps de sa nature profonde, des cycles et des flux naturels qui l’habite, repoussant les parts de « sauvage » aux confins de la psyché et réduisant au silence les savoirs instinctuels qui sont les nôtres.
Comment retrouver ces parts de sauvage en soi ? Comment se relier à l’être intuitif qui nous habite ? Comment réunifier le monde naturel et la vie intérieure ?
Pour les écopsychologues, l'être humain est une identité élargie qui inclut les autres espèces et son environnement. Dans cette approche, les êtres humains, les animaux, les plantes et la terre sont vus non plus comme des objets mais bien des sujets interagissants.
Partant de cet à-priori, du sentiment d’incomplétude et de confinement de mon être, j’ai eu besoin de réinventer mon territoire intérieur, de retrouver les racines de mon être, de me réapproprier les espaces qui offrent de la liberté à mon rapport au monde.
Utilisant la photographie comme miroir et comme support de projection, je me suis glissée dans des paysages sauvages ou domestiqués, que j’ai toujours désirés. Les faisant miens et reconstituant image après image mon identité instinctive, me libérant ainsi des carcans et des imaginaires de la société.
EN
The environmental and human crisis in which we find ourselves leads me to question the foundations of the imaginaries that cross us, what makes up our identities and what defines our relationship to the world.
For several decades, man has arrogated to himself the right to dominate nature, destroying forests, polluting rivers and oceans, leading to the extinction of countless animals and plants. It has also silenced many indigenous peoples and discriminated against just as many minorities.
The dualism between nature and culture with which contemporary society is imprinted undoubtedly orients the relationship with the life of individuals. Thus separating the body from its deep nature, from the cycles and natural flows that inhabit it, pushing the parts of "savage" to the confines of the psyche and silencing the instinctual knowledge that is in him.
How to find these parts of savage in oneself? How can we relate to the intuitive being who lives in us? How to reunite the natural world and the interior life?
For ecopsychologists, the human being is an extended identity that includes the other species and their environment. In this approach, humans, animals, plants and the earth are no longer seen as objects but as interacting subjects.
Starting from this a-priori, from the feeling of incompleteness and confinement of my being, I needed to reinvent my interior territory, to find the roots of my being, to reappropriate the spaces that offer freedom to my relationship to the world.
Using photography as a mirror and as a projection medium, I slipped into wild or domesticated landscapes which that I have always desired. Making them mine and reconstituting image after image my instinctive identity, thus freeing me from the shackles and imaginations of society.
Ce travail est prêt à être exposé. Il s'agence en fonction de l'endroit.
This work is ready to be shown. It can be arranged according to the location.
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Tournfluss - Juin 2019 - Bruxelles