Mélanie Patris artiste visuelle
Sortir de la Forêt
1ère partie
En septembre 2022, dans le cadre du festival "A la vie, à la mort", j'ai été invitée par le Centre Culturel OYOU à Marchin (Belgique) à travailler sur le thème des Sorcières.
Le point de départ proposé était un texte historique relatant des procès verbaux, ayant eu lieu dans la région, de femmes et hommes souvent condamnés, parfois "seulement" "chassés" de leur village, pour des faits dits de "sorcellerie".
À Ocquier, au début du 17e siècle, à l’époque obscurantiste de la contre-réforme, de nombreuses femmes (et quelques hommes) furent persécuté.e.s et condamné.e.s pour sorcellerie, privé.e.s de rites funéraires et traité.e.s en boucs-émissaires d’une société troublée, angoissée par la mort et ses mystères. De nos jours, devenues les icônes des mouvements féministes, les sorcières symbolisent les femmes libres, en connexion avec la nature, capables de transmettre des savoirs ancestraux et reliées au rythme de leur corps et à ceux des jours, des nuits et des saisons...
Comment déconstruire le mythe de la sorcière ?
Comment le transformer pour qu'enfin la liberté d'être soit vue comme une force et non plus une menace ?
Comment faire pour que le lien à la nature et toutes les connaissances qui y sont liées soient vus comme des dons précieux et non plus comme des savoirs inutiles ?
Comment faire sentir qu'aujourd'hui, il est essentiel de sentir la nature en soi pour qu'enfin nous puissions en prendre soin ?
Ce récit photographique est une errance sur les traces de ces sorcières. Une exploration poétique des territoires où elles (et aussi ils) auraient dansé les soirs de pleine lune avec le diable.
Où se cachent donc les fantômes de ces sorcières ?